Le Pôle S.mart RAO prête 5 machines d’impression 3D à des associations de l’économie solidaire pour fabriquer des visières

Lancée à Paris, cette initiative baptisée "Shields - Covid19" (visières – Covid19) fait des émules un peu partout en France, notamment auprès des établissements d’enseignement supérieur.

Les visières servent à se protéger l’ensemble du visage (yeux, nez, bouche) contre les gouttelettes d’eau qui pourraient s’échapper d’une personne contaminée. L’intérêt de la visière par rapport au masque est qu’elle est réutilisable puisque lavable et désinfectable.

Revenons au début de l’histoire…

Un espace de fabrication additive totalement intégré à un réseau de l’économie solidaire

La plateforme pédagogique de fabrication additive mutualisée entre le Pôle S.mart RAO et le département Génie Mécanique de l’INSA Lyon met habituellement à disposition de ses établissements partenaires ses diverses machines d’impression 3D pour former les étudiants à différentes technologies. L’enseignement en fabrication additive fait partie du tronc commun des étudiants du département Génie Mécanique.
Cette fois-ci, c’est pour participer à la production en masse de visières de protection contre le COVID-19 que les machines sont utilisées.

Dès mars 2020, la responsable de la plate-forme de fabrication additive, Nadine NOEL, témoigne avoir été très sollicitée pour mettre à disposition les machines de l’établissement. Face à la fermeture des locaux de l’INSA, il a été donc décidé de sortir 5 machines et de les prêter à du personnel formé produisant pour le collectif « Visière Solidaire Rhône-Alpes » qui compte aujourd’hui 200 fabricants. Parmi ceux-ci, l’association « La Clavette Around the World » présidée par Isabelle HUYNH, alumni INSA et professeur contractuelle au département GM, produit des visières pour l’Hôpital St Luc Saint Joseph, mais aussi pour les infirmières libérales de son quartier. D’autres machines ont été prêtées, grâce à l’investissement de professeurs du département FIMI (1er cycle ingénieur) de l’INSA Lyon, à des membres du collectif permanent « la Ruche Industrielle », qui est en lien avec les Hospices Civils de Lyon (HCL). Les HCL coordonnent la désinfection, le contrôle et la livraison des visières aux Hôpitaux de Lyon.

Comment produit-on des visières en impression 3d ?

La production des visières se fait en coopération avec Nadine NOEL, professeur agrégée de mécanique à l’INSA Lyon, qui donne de son temps pour la maintenance des machines.
Ce sont les supports de visières qui sont fabriqués en impression3d. Le plastique transparent, lui, est seulement emboîté dans le support. Pour produire un support de visière, le fabricant doit être en possession d’un fichier de CAO au format .STL qu’il se procure gratuitement auprès d’une structure l’ayant mis au point. Les 5 machines prêtées par le Pôle S.mart RAO utilisent la technologie de « dépôt de matière fondue » (FDM). La matière première est du filament en polymère (PLA ou ABS). Il faut compter un peu moins d’1h pour fabriquer un support de visière.

Les fablabs ne font que le tampon avant une production massive de supports de visières par des industriels qui sera mise en place d’ici fin avril en France, utilisant la technologie des moules à injection. En attendant, la Région Auvergne Rhône-Alpes prend en charge une partie des matières premières et les livre dans les différents fablabs. Aussi, une cagnotte en ligne a été ouverte par le collectif « Visiere Solidaire Rhône-Alpes ».

Quelle leçon tirer de cette grave crise sanitaire en France ?

Cette crise sanitaire nous aura permis de développer la participation citoyenne et la coopération entre les institutions nationales, régionales, et les petites structures de l’économie créative, tels les fablabs et les associations. Nous pouvons espérer à l’avenir un soutien financier et logistique plus important de la part des institutions envers ces acteurs, mais aussi tous les laboratoires et industriels français.
D’ici fin 2020, une machine d’impression 3D Métal, reposant sur la technologie BMD (Bound Deposition Modeling), viendra compléter l’arsenal de la plate-forme mutualisée du Pôle S.mart RAO afin de poursuivre sa vocation pédagogique, et ce grâce au soutien de la Région Auvergne Rhône-Alpes, Insavalor, et de divers laboratoires.